Vous ne connaissez pas encore la méthode dite du « Cycle en V » ? Découvrez-la sans plus attendre pour le développement de tous vos projets, vous assurant de ne plus perdre de temps et d'assurer leur bon déroulement.
Afin de ne pas foncer tête baissée et de risquer de voir votre projet bloqué par un problème qui aurait pu être vite cerné, nous proposons son utilisation stratégique, répandue dans les écoles d'ingénieurs et d'informatique.

Il conviendra tout de même de rappeler qu'il s'agit là d'une méthode traditionnelle et non d'une méthode Agile. Et qu'à ce titre, elle se révèle plus cadrante et moins souple. Quoique de plus en plus de mix de méthodes sont aujourd'hui à l'œuvre en gestion de projet moderne.

Qu'est-ce que la méthode « Cycle en V » ?

La méthode « Cycle en V » porte bien son nom puisque son système modélisé va clairement ressembler à un V.
On doit sa création à Winston W. Royce dans les années 70, qui tire une variante du modèle en cascade (Waterfall).

Utilisée d'abord pour la création de développement de systèmes satellites, elle est incorporée dans des entreprises qui recourent à des technologies multiples. Il faut attendre les années 90 pour que Kevin John Forsberg et Harold Mooz l'intègrent à l'informatique.

La forme en V vient notamment du fait qu'il y a une phase descendante, suivie d'une ascendante : ces deux branches constituant ainsi un V symbolique.

La méthode du Cycle en V

Quelle structure prend le Cycle en V ?

Le nom « Cycle en V » fait donc écho à la forme spécifique que prend ce modèle de management de projet, qui regroupe toutes les étapes de manière chronologique, du haut vers le bas. Séparant clairement chaque étape, son but est de saisir les détails dans leur globalité avant même de commencer le projet. Ainsi, les risques comme les opportunités sont d'ores et déjà saisis par l'ensemble de l'équipe ainsi que le temps nécessaire à sa réalisation.

Une fois lancé, le Cycle en V n'est pas censé changer, mais il arrive que des composants aient été oubliés lors de sa construction. Nous pouvons énumérer 9 étapes clés qui se répartissent en 3 grandes phases du projet, avec des étapes qui se répondent (phase ascendante) avant d'être validées pour passer à l'étape suivante. Vous retrouvez dans les étapes du Cycle en V (certains termes sont issus du langage des projets informatiques) :

1. Expression du besoin : le client vous décrit ce qu'il souhaite et vous devez lui poser des questions essentielles concernant la temporalité, le budget, le résultat ou le produit final attendu, etc.
2. Spécifications fonctionnelles : vous créez un dossier descriptif qui reprend toutes les demandes du client. Ce document doit être écrit selon des missions à réaliser et non de comment vous allez le dresser
3. Spécifications techniques : vous résumez l'ensemble des technologies nécessaires à la fabrication du produit d'un point de vue architectural
4. Codage : vous commencez la réalisation du projet. Vous créez un code qui va définir chaque brique fonctionnelle
5. Tests unitaires : les briques créées sont étudiées individuellement pour vérifier qu'elles respectent les niveaux d'exigences des spécifications
6. Tests d'Intégration : l'ensemble des briques est analysé avec des tests adaptés, toujours dans le suivi du respect du cahier des charges
7. Test de validation : une fois l'application créée, des utilisateurs testent sa fonctionnalité globale
8. Recette fonctionnelle : le client vérifie que le produit fini correspond bien à ses attentes avant de le valider
9. Réalisation : les briques précédemment analysées sont réalisées et assemblées afin de créer le produit final

Méthode du Cycle en V, les grandes phases

Les étapes sont sœurs, puisqu'elles se font écho tout au long du projet, au travers des phases dites de Conception, Réalisation et Validation. Vous retrouvez une construction en V qui suit 1 - 9 ; 2 - 8 ; 3 - 7 ; 4 - 6 ; 5 (seule étape centrale, non doublée).
Afin que le projet se coordonne, de nombreux postes sont créés. Les étapes 1 - 9 et 2 - 8 sont gérées par les maitres d'ouvrage (MOA), tandis que les autres étapes sont validées par les maitres d'œuvre (MOE).

Phase de conception

Elle recouvre les étapes 1 à 4, dans la partie descendante du process en V.
Cette phase sert à recueillir les besoins et les exigences ou spécifications pour orchestrer ensuite tout le projet. Les composants indispensables au développement et à la réussite du projet y sont ainsi collectés.
Le client sera au cœur de cette partie de la méthode, avec un process d'interviews et de validations fonctionnelles, exhaustif et rigoureux.

Méthode du Cycle en V, la phase de conception

Phase de réalisation (mise en œuvre)

Elle permettra de créer et d'assembler les éléments pour finaliser le produit.
Dans le cas d'un projet logiciel, par exemple, c'est durant cette phase du Cycle en V que l'on choisit le langage de programmation. Elle n'est constituée que de l'étape 5, également point de bascule du process du Cycle en V.

Méthode du Cycle en V, la phase de réalisation

Phase de validation

Dans cette partie ascendante de la méthode, 5 étapes sont regroupées (de 6 à 9). Elle comprend toutes les étapes de tests, d'assurance qualité et de conformité à la phase 1.

Méthode du Cycle en V, la phase de validation

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Quels avantages pour le Cycle en V ?

Contrairement à la méthode en cascade pure, le Cycle en V se révèle plus souple et plus évolutif, grâce à ses étapes « communicantes ». Sans être aussi flexible que les méthodes Agiles, la méthode en V est bien un premier pas intéressant où il n'est pas nécessaire d'attendre la fin du projet pour s'apercevoir des dérives. Mais où l'on ne revient pas non plus sans cesse en arrière. La capacité de contrôle apporte une vraie solidité à cette méthode de gestion de projet.
Le Cycle en V est également assez simple à déployer et s'appuie sur des spécifications, mises en place en amont et connues de tous.

Le système de cette gestion de projet est facilement réplicable d'un projet à un autre : que ce soit pour les spécifications techniques type cahier des charges, le recettage ou les autres documents cadrants.
Cette méthode est aussi moins jalonnée par divers points et réunions, contrairement à des méthodes comme Scrum. Il n'y a que les réunions de pilotage pour les validations de passage de phase, ce qui rend le Cycle en V intéressant pour les projets multi-sites notamment.

Méthode du Cycle en V, les avantages à connaître

Qu'en est-il des inconvénients ?

Il n'y en a pas tant que ça, mais le principal point négatif est à considérer sérieusement : l'effet Tunnel. Une fois le projet lancé et entré dans les phases de réalisation, la communication est minimale. C'est un manque de visibilité pour le client, et peu de changements possibles, comme dans un tunnel.
Pour résumer, il n'y a pas d'équivalent au système de sprints de la méthode Agile, avec ses possibilités de réalignement progressif.

Malgré une certaine souplesse, il n'est pas prévu dans le Cycle en V de redéfinition des spécifications. Que ce soit en cas de changement du client ou de mauvaise définition en amont.

L'expression des besoins prend parfois beaucoup temps et se trouve ainsi éloignée des autres phases. Cela peut induire des biais conséquents, en fonction des contextes environnants ou d'événements impromptus. Le temps est ainsi un facteur important de dérive.

Un autre inconvénient est la difficulté d'adaptation aux technologies émergentes pendant le cycle de développement. Dans un contexte où l'innovation technologique est rapide, le Cycle en V peut se révéler trop rigide pour intégrer de nouvelles solutions plus performantes qui apparaîtraient en cours de projet. Par exemple, si une équipe choisit une base de données en début de projet et qu'une solution plus performante sort quelques mois plus tard, la structure du Cycle en V rend presque impossible l'adoption de cette nouvelle technologie, même si elle serait plus adaptée au projet.

Méthode du Cycle en V, les inconvénients

Quelle est la différence entre le Cycle en V et la méthode Scrum ?

Le choix entre le Cycle en V et la méthodologie Scrum pour la gestion de projet dépend souvent des caractéristiques propres à chaque projet et des préférences de l'équipe de conception. Ces deux approches sont des modèles et des processus bien établis, mais diffèrent considérablement dans leur philosophie et leur mise en œuvre.

Le Cycle en V est un modèle traditionnel d'amélioration qui suit une approche séquentielle et linéaire. Il est largement utilisé dans les projets de développement de systèmes et de logiciels où les exigences sont bien définies dès le début. Le processus commence par l'analyse approfondie des exigences, suivi de la conception, de production, des essais unitaires, de l'intégration, et enfin de la validation et de la vérification. Chaque étape est accompagnée d'une documentation détaillée qui assure la traçabilité et l'excellence au cours du projet.

D'un autre côté, Scrum est une méthodologie Agile qui se concentre sur la flexibilité et l'adaptabilité. Elle est particulièrement efficace pour les projets où les exigences évoluent fréquemment et où l'innovation est encouragée. Cette méthodologie de management divise le processus d'amélioration en itérations courtes appelées "sprints". Généralement d'une à quatre semaines. Chaque sprint se concentre sur la conception, la production, les tests et l'incorporation des fonctionnalités prioritaires du produit. L'équipe collabore étroitement avec les parties prenantes pour s'assurer que le produit répond aux besoins changeants du marché.

L'une des principales différences entre ces deux approches réside dans leur niveau de flexibilité. Le Cycle en V est moins adaptatif, car il est difficile de revenir en arrière une fois qu'une étape est achevée. En effet, tout changement dans les exigences peut entraîner des coûts et des délais supplémentaires. D'un autre côté, la seconde méthodologie permet des ajustements plus faciles, car les sprints offrent des opportunités pour les rétroactions régulières et les améliorations continues.
En termes de gestion de la qualité, les tests jouent un rôle clé dans les deux approches, mais leur moment d'exécution diffère. Dans le Cycle en V, les tests sont généralement effectués à la fin de chaque phase, ce qui signifie que les problèmes peuvent être détectés tardivement, ce qui peut entraîner des retards importants. En revanche, la méthodologie Agile met l'accent sur les tests continus au cours du processus de développement, permettant ainsi une détection précoce des erreurs et un meilleur contrôle au niveau de la conformité.

En conclusion, le Cycle en V est préféré pour les projets où les exigences sont bien définies dès le début et où la planification détaillée est essentielle. D'un autre côté, la méthodologie Scrum est recommandée pour les projets dont les exigences évoluent rapidement et qui nécessitent une approche plus souple et adaptable. La clé du succès réside dans le choix de la méthodologie la mieux adaptée au produit et aux besoins spécifiques de l'équipe de conception. Mais également dans la recherche du logiciel le plus adéquat. Car un bon logiciel peut contribuer à l'atteinte des objectifs. Quel que soit le modèle ou du processus choisi, une collaboration efficace entre les parties prenantes, d'analyses rigoureuses et une gestion de la conformité sont essentiels pour assurer la gestion et la réussite du projet.

Dans quel cas préférer la méthode du Cycle en V ?

Si vous manquez de temps en termes de suivi et que vos équipes ne sont pas expertes dans les méthodologies de gestion de projet, c'est un premier indice qui permet de se pencher sur le Cycle en V comme méthode à envisager.
Peu de réunions, nous l'avons dit, mais également pas vraiment de formation à envisager.
Il faut toutefois être prêt à rédiger en amont l'ensemble des documents de spécifications et connaître parfaitement les besoins et attentes du client. Le temps de mise en place (contrairement à celui de suivi), peut donc parfois être particulièrement long en méthode Cycle en V.
Si vous aimez les cadres plutôt rigides et fixes, que les équipes sont moins proactives et que vous vous attelez à des projets de type appel d'offres (les besoins y sont souvent déjà mûrement réfléchis), c'est sans doute une approche intéressante pour votre équipe projet.

Pour des projets informatiques non contraints par le timing, les projets avec cahier des charges figé ou encore ceux où toutes les étapes sont maîtrisées par le même prestataire et où la communication n'est pas centrale, le Cycle en V peut être une bonne méthode de gestion de projet.
Plus pointue et réfléchie que les méthodologies traditionnelles pures, comme Waterfall, la méthode de Cycle en V devra par contre être éludée pour tout projet dont les besoins sont encore flous et la flexibilité attendue importante. Dans ces derniers cas, il conviendra d'envisager une méthodologie Agile.

Pour autant, beaucoup des méthodes citées ici peuvent être conduites sur les mêmes logiciels de gestion de projet ; ce qui permet d'un côté d'avoir une bonne connaissance logicielle pour plus de productivité, tout en offrant des variantes à choisir en fonction des spécificités projets.

En savoir plus

Si vous voulez mieux comprendre les différences entre Cycle en V et méthode Agile.