Le chef de produit occupe un rôle stratégique et transverse unique. À l’interface de la stratégie, des ventes, de la communication, de la R&D et de la production, il doit maîtriser de nombreuses casquettes pour assurer le succès des produits.
Voici 7 habitudes essentielles, particulièrement cruciales pour les chefs de produit novices, qui permettent d’articuler efficacement sa méthode projet et le déploiement des produits.
1/ Connaître et comprendre les objectifs de l’entreprise
Il s’agit là d’être immédiatement en phase avec les attentes des dirigeants et les indicateurs de mesure des performances.
Le succès n’a pas le même sens pour chacun et si le chef de produit comprend et se trouve clairement en accord. Il sera alors en mesure de l’inclure dans sa stratégie produit.
On parle ici non pas des objectifs marketing fixés par le chef de projet, mais, bien des objectifs globaux dans la politique générale de l’entreprise, qui ont forcément un impact sur la déclinaison de toutes les stratégies opérationnelles métiers.
Cette compréhension permet d’orienter la stratégie marketing produits et surtout de réaliser un ciblage pertinent prioritaire pour la réalisation des objectifs.
↘ Il est ainsi nécessaire de s’accorder sur les attentes premières de la direction générale et d’impliquer celle-ci, ainsi que les autres parties prenantes (notamment les clients qui sont une des clés) dans la mise en œuvre de la stratégie produit.
2/ Utiliser soi-même les produits
L’une des principales responsabilités du chef de produit est de connaître parfaitement son produit. Il doit maîtriser et tester toutes les offres et versions. Différences entre version d’essai, gratuite et payante pour un SaaS, variations mobile/desktop pour une application, ou différents packagings pour un produit physique.
Cette approche immersive permet de se projeter comme un utilisateur réel et de comprendre l’intuitivité du produit. Confrontez-vous aux bugs et problèmes réguliers pour prendre des décisions éclairées et identifier les fonctionnalités inadaptées.
Cette connaissance pratique vous permet de détecter les problématiques avant qu’elles ne remontent via le support et de devenir le maître incontesté de votre produit pour orienter efficacement votre stratégie.
3/ Profiter de l’expérience acquise
Capitaliser sur les apprentissages passés, qu’ils viennent de succès ou d’échecs, est essentiel pour un chef de produit. Cette expérience ne se limite pas à vos propres projets : elle inclut l’expertise collective de votre organisation.
En tant qu’interface entre de nombreux services, vous devez mettre en place des processus pour vous nourrir de l’expertise terrain que détiennent vos équipes commerciales et votre SAV. Ces équipes, en permanence au contact des utilisateurs, possèdent une connaissance précieuse souvent sous-exploitée.
La force de vente dispose d’une vision unique du marché et des tendances, elle peut dresser un SWOT concret du terrain et identifier les problématiques qui poussent les clients vers vos produits. Le SAV centralise les types d’utilisation, les difficultés rencontrées et les questions récurrentes qui révèlent des points d’optimisation.
Cette synergie vous permet de documenter les leçons apprises, d’éviter de reproduire les mêmes erreurs et de prioriser efficacement les aspects produit à inclure dans votre roadmap. L’expérience collective devient ainsi un accélérateur de décision et de succès produit.
4/ Dialoguer avec les utilisateurs et analyser les données comportementales
L’époque où l’on se contentait d’entretiens clients est révolue. Aujourd’hui, un bon chef de produit combine l’écoute qualitative (interviews, feedback, support client) avec l’analyse quantitative des comportements réels.
Cela signifie maîtriser les outils d’analytics (Google Analytics, Mixpanel, Amplitude…), analyser les parcours utilisateurs, comprendre les taux de conversion, identifier les points de friction grâce aux heatmaps. Les données ne mentent pas et révèlent souvent des écarts surprenants entre ce que les utilisateurs disent et ce qu’ils font réellement.
La combinaison des deux approches permet une compréhension complète : le « pourquoi » grâce aux entretiens et le « quoi » grâce aux données.
5/ Tester, s’inspirer, se nourrir de l’environnement et maitriser les nouveaux outils
La veille concurrentielle reste cruciale, mais elle doit désormais inclure l’écosystème des outils émergents. Un chef de produit moderne teste ChatGPT, Claude, les solutions no-code/low-code, comprend l’impact potentiel de l’IA sur son secteur.
Il s’agit aussi d’expérimenter avec les nouveaux formats (interfaces vocales, AR/VR si pertinent), de comprendre les tendances UX émergentes, et d’identifier les technologies qui pourraient disrupter son marché avant qu’il ne soit trop tard.
Cette curiosité technologique permet d’anticiper les attentes des utilisateurs et de rester compétitif dans un environnement en perpétuelle évolution.
6/ Networker activement
Le chef de produit doit s’appuyer sur son réseau et le faire grandir constamment. Cela passe par la rencontre, l’échange, la lecture et l’interaction avec sa communauté professionnelle.
Il convient de s’intéresser aux travaux de ses pairs et aux retours d’expérience partagés dans l’écosystème product. Cette veille humaine complète parfaitement la veille technologique et concurrentielle.
Le chef de produit tire un bénéfice considérable à questionner et recueillir d’autres visions sur le développement produit. Notamment auprès de confrères plus expérimentés ou ayant simplement une approche différente. Ces échanges permettent de challenger ses propres méthodes et d’enrichir sa boîte à outils.
Il ne faut jamais rester cloisonné. Profiter de l’expertise collective de sa communauté permet d’accélérer ses apprentissages et d’éviter des écueils déjà identifiés par d’autres. Les communautés en ligne, meetups product et conférences spécialisées sont autant d’occasions précieuses d’apprendre et de contribuer à son tour.
7/ Planifier, tenter, corriger
L’expérimentation reste la clé, mais avec méthode et parcimonie. L’objectif : toucher au plus près des attentes utilisateurs sans actions trop perturbantes qui risqueraient de les perdre.
La règle d’or : hypothèse → test → mesure → apprentissage → itération. Cela implique la maîtrise des tests A/B, des feature flags et des métriques de succès clairement définies. Un bon PM moderne identifie les KPIs qui comptent et suit l’impact de ses décisions.
Planifiez et orchestrez les phases d’évolution en respectant un format de versioning pour des améliorations progressives sans ruptures. Une fois votre vision consolidée, validez votre roadmap avec vos dirigeants pour prioriser efficacement et rester time-to-market.
N’hésitez pas à abandonner une fonctionnalité qui ne performe pas, même si elle était « votre » idée.
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